EXPOSITIONS
STRATES
Galerie du Crous
Duo-show avec Zoé Moineaud, 2022
STRATES, c’est le croisement de deux pratiques sculpturales qui entretiennent un rapport entre le souvenir et son empreinte, présente ou fantomatique. Les Strates de Zoé Moineaud et Madeleine Calafell ont commencé à prendre forme aux côtés des céramistes de Grand-Bassam en Côte d’Ivoire. Les deux artistes présenteront pour la première fois une série de créations communes : quatre sculptures en terre cuite — basées sur la représentation schématique de catalyseurs prébiotiques—, ainsi que des créations individuelles questionnant notre rapport au temps. L’argile est la matière primitive ayant permis aux molécules de se développer dans un environnement propice à la vie. Au regard de la science et de la Genèse, la terre est aux origines du vivant. Elle fait partie des quatre éléments sur lesquels est mythologiquement fondée la mémoire humaine. En la modelant, Madeleine et Zoé interrogent la transmission et la traduction de notre héritage naturel, culturel et notre enracinement dans le passé. - Julie Camdessus
À première vue
Galerie BSL, 2021
Parcours d’œuvres de jeunes diplômés des Beaux-Arts de Paris dans les vitrines d’une vingtaine de galeries de Saint-Germain-des-Prés durant la période estivale. En présence des artistes participants.
QUAND LE BAOBAB S'EFFONDRE, COMMENT GARDER LES OISEAUX ?
Beaux-Arts de Paris
Solo-show, 2020
Cornes d'Afrique, ce sont ces becs de calaos en céramique jaillissant du sol. On entendrait presque les oiseaux jaboter un soir d’été, dans ce trompe-l'œil attirant, sculpté des mains de Madeleine Calafell, en franchissant ce piège hitchcockien, de végétation luxuriante, multicolore et menaçante : un mirage de courbes, de verticalité et de profondeur. L’artiste s’est imprégnée des croyances et traditions du Maroc et de la Côte d’Ivoire, où elle a grandi, et de la présence mystique dans l’artisanat et la sculpture. Pour les Sénoufos, le calao sculpté est un symbole apotropaïque, protégeant la maison et assurant la fertilité. Une porteuse en position de marche s’élance comme une cariatide sur un sentier. Équilibriste fragile, elle tend les bras pour soutenir le poids du vide. En face d’elle, sur un socle totémique, une plongeuse dialogue avec elle, au-dessus d’une foule de personnages coiffés de couvre-chefs. Elle s’apprête à plonger dans le vide. Masques Noirs, c’est une référence à un ouvrage de Frantz Fanon : la femme recroquevillée se questionne sur son appartenance identitaire, et les carcans psychologiques laissés par la colonisation. Pink Boy, aussi pensif, est assis sur un socle brut, doté d’un téléphone portable en céramique permettant de l’ancrer dans le présent. L’artiste s’inspire aussi de souvenirs esquissés, d’Alpha Blondy, Die Antwoord, Kader Attia, William Kentridge, Roger Ballen, des codes post-esclavage, de la décolonisation, du mouvement ZEF, de l’apartheid, et de cette fantaisie aussi triste que joyeuse des fanfares. - Julie Camdessus